Ip Man 2 de Wilson Yip

En 1949, après la guerre sino-japonaise, le maître Yip Man arrive à Hong Kong et découvre une ville en pagaille où règne la violence et la misère. De nombreuses écoles d'arts martiaux se rivalisent. Certaines d'entre elles sont des émanations de la triade qui s'en servait afin de recruter de nouveau membre. Ce constat fait alors réagir le maître Yip Man qui décide alors d'ouvrir sa propre école et rétablir les règles du wushu. Il est alors défié par différents clans tels que celui des Hung pratiquant la boxe du Hung Kuen.

Ip Man 2 détruit globalement les atouts d'Ip Man : on n'échappe malheureusement pas à la suite où tout est proposé en double ration. Alors, certes, tout celà est fort bien ficelé (la Chine est, à mon sens, le nouvel Hollywood, bien plus que l'Inde) et on gagne un grand artiste martial en la présence de Sammo Hung, l'éternel "Grand frère" de Jackie Chan et des "Qi Xiao Fu" (cf. la série des Lucky Stars) ; mais on perd aussi en tension et en qualité martiales. Ici, les câbles sont clairement utilisés et le réalisme des combats du premier opus a tendance à parfois disparaître au profit de chorégraphies certes spectaculaires mais un peu artificielles. De son côté, le jeu de Donnie Yen s'étoffe un peu mais, paradoxalement, le personnage de Maître Yip nécessite, là encore, la "monolithie" et la sobriété du film précédent. Enfin, si Ip Man s'en prenait au Japon, ici, c'est l'Occident qui trinque avec des relents de nationalisme et de xénophobie qui renvoient directement à l'époque des Wong Fei-hung de Tsui Hark. Discutables, ces choix nous emmènent tranquillement vers un ultime combat en Chine et Occident (ici, l'Angleterre colonisatrice), en Wing Chun et boxe. Histoire que le Jaune mette la raclée au Blanc... C'est pas nouveau, mais Donnie Yen et Maître Yip valent mieux que ça...