Steak de Quentin Dupieux

En 2016, la mode et les critères de beauté ont beaucoup changé. Une nouvelle tendance fait des ravages chez les jeunes : le lifting du visage. Georges, un jeune diplômé récemment lifté, profite des vacances d'été pour s'intégrer aux "Chivers", une bande de caïds liftés à l'extrême. Blaise, un loser rejeté et ex ami d'enfance de Georges, aimerait lui aussi faire parti de la bande...

Supérieur - selon mon goût - à Rubber, qui semblait totalement en roue libre (ahahah), mais auquel il ressemble énormément, en plus drôle, Steak est un farce joliment troussée et soutenue par deux comédiens qui, bien dirigés et contrôlés juste ce qu'il faut, font preuve d'un réel talent puisque outre le rire, l'émotion est bien présente tout au long de ce conte potache qui épingle les dérives communautaires de notre monde où il faut appartenir à un groupe afin d'être considéré au risque d'adhérer à des pratiques à la fois douteuses, ridicules et élitistes (ici, l'aspect physique, entre code vestimentaires et chirurgie esthétique). C'est absurde, parfois très drôle, souvent grotesque et ça faisait longtemps que le zoom, souvent préféré ici au travelling avant - qui ne donne bien évidemment pas le même effet narrativement parlant - n'avait pas été si bien utilisé. Une mise en scène - par ailleurs très bien pensée - qui s'appuie notamment sur l'usage du Québec, ce qui tend à singulariser un peu plus Steak pour nous autres petits français... Un film très très mal reçu mais qui vaut bien mieux que sa stupide réputation.