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John Oldman, professeur d'histoire à l'Université, décide à l'âge de 35 ans de tout laisser tomber. Alors qu'il prépare son déménagement ses amis universitaires lui font une visite surprise...
1998. Jerome Bixby, auteur et scénariste de science-fiction (notamment du Fantastic Voyage de Richard Fleischer ou encore d'une histoire de Twilight Zone: The movie ou encore d'un épisode de Star Trek au sujet identique) est mourant. Il dicte, depuis son lit de mort, le final d'un ultime scénario à son fils Emerson. Scénario qui finira entre les mains de Richard Schenkman, dont il tirera un film ayant comme budget 200 000 $...
Évacuons tout de suite les défauts du film de Schenkman afin de se concentrer sur son coeur : The Man from Earth a la laideur d'un mauvais téléfilm américain ; il s'agit d'un huis-clos forcément mollasson vu le traitement - obligatoire - du sujet (c'est du théâtre filmé accompagné d'une atroce musique) ; et le casting n'est pas vraiment à la hauteur. Ça ressemble donc à s'y méprendre, à un beau navet.
Or, The Man from Earth vaut bien mieux que ce "coffret" désolant. Mais difficile d'en parler sans lever le voile sur le coeur du récit. Disons que John Oldman porte bien son nom et qu'il n'est pas celui que ses amis croient. Qu'il ne laisse pas tout tomber par caprice, pour une affaire de coeur ou un spleen passager... Non. Il change de vie, car certains ont découvert qu'il n'était pas comme eux... Malgré les énormes défauts du film, la sauce prend. Et même s'il ne se passe absolument rien - tout passe par des dialogues, un soir au coin du feu - on demeure fasciné par cet étrange récit, au point de penser aux questions que nous aimerions formuler, tels les amis de John. De ce point de vue-là, The Man from Earth est plutôt réussi même si on reste un peu frustré qu'une telle idée soit aussi mal illustrée et expédiée en 1h20. On regrette aussi que Bixby n'ai pas plus approfondi ses recherches scientifiques, historiques, biologiques ou religieuses car les réponses apportées, si elles charment, manquent de fond. Et même si, à la vision du film, le mystère est percé, un grand réalisateur devrait poser son regard sur ce scénario et nous en tirer un classique de la SF. Après tout, avec The Social Network, David Fincher n'a t-il pas effectué un tour de force, donnant naissance à un classique à partir d'un sujet tout sauf visuel (la naissance de Facebook) et un scénario particulièrement bavard ?
